Alber ELBAZ : une improbable rencontre

J’ai récemment entendu l’hommage rendu à Alber Elbaz par lees professionnels de la mode  au Musée Galliera. Je me suis alors souvenue du véritable échange que j’avais eu la chance d’avoir avec lui, en mai 2018, à Tanger.

Un homme d’une simplicité rare qui savait écouter et s’intéressait à l’autre, et, ce qui m’avait surprise, faisant preuve d’une réelle authenticité et d’hypersensibilité.

A ma grande surprise, nous avons eu des échanges autour du coaching et des hypersensibles. Le coaching, sujet auquel il s’intéressait, et qu’il avait peut-être expérimenté. Il m’avait suggéré de me rapprocher du milieu des créatifs, où les hypersensibles sont légion.

Un homme à l’histoire singulière, qui exprimait des doutes.

Je lui avais promis de l’inviter, et de lui préparer un plat  roumain, recette transmise par ma grand-mère maternelle.

J’ai, hélas, procrastiné !

Le coaching : la rencontre la plus importante, celle avec soi-même !

Découvreur et catalyseur de talents, j’exerce dans deux domaines : le
recrutement ou l’accompagnement professionnel. Le recrutement, c’est créer la rencontre entre une entreprise et un candidat. L’accompagnement, c’est aider l’autre à se rencontrer pour atteindre ses objectifs.

Je n’avais pas mesuré le sens du mot rencontre Probablement le coach permet la rencontre qui change. Une rencontre après laquelle la personne n’est plus le ou la même, qui la fait douter de ses certitudes, qui, quelque part, l’aide à voir la vie autrement et l’aide à ouvrir son regard sur le monde.

Il faut peut-être se rencontrer soi-même pour pouvoir rencontrer l’autre.

Le recrutement revisité

Et si le recrutement n’était qu’une question de rencontre ?

Rencontre avec la bonne culture d’entreprise, celle où on se choisit
mutuellement, celle où on s’apporte mutuellement.

Les candidats oublient souvent qu’ils sont autant en situation de choix que les entreprises. Pour qu’un recrutement soit réussi, il faut que ce soit un double choix.

À un moment où il avait pénuries d’ingénieurs ce qui se reproduit actuellement et où les candidats pouvaient choisir entre plusieurs propositions, l’objectif n’était-il pas de créer le désir ?

Le savoir de l’expérience : les bénéfices du partage

Participer à des groupes d’échanges professionnels qui sont des lieux de liberté, d’ouverture, de remise en cause de soi avec comme règles de fonctionnement le respect, l’écoute et le non-jugement permet de créer des liens de qualité.

Ces groupes permettent d’évoluer, de se confronter à sa propre parole et à celle des autres, de se confronter à sa pensée et à la pensée des autres ainsi que d’affiner son approche, ses compétences.

Une piste à explorer pour les entreprises ?

L’informel de la machine à café remplacé par «des bulles d’oxygène» en visio ?

À l’initiative de sociologues, j’ai participé à des groupes d’échanges sur le travail en 2020 et 2021. Ce sont ces groupes où l’on peut cheminer librement à partir d’un mot, d’un thème, sans objectif, sans la notion de production ou de performance.

Les règles qui s’appliquent à ces groupes sont celles de la production d’idées en les laissant advenir puis se déployer.

Ce sont des espace-temps où l’on peut se questionner, élaborer sans enjeu, où l’on s’affranchit de l’objectif de production en vivant le moment présent avec une intention. Des débats d’idées où l’intention est puissante. N’y-a-t-il pas plus d’improbable dans une intention que dans un objectif ?

Faire l’expérience de l’émergence à partir de « conversations » de notre « ici et maintenant » se révèle être très ressourçant. Chacun arrive avec ce qu’il est émotionnellement, physiquement, mentalement. Dans ces bulles, chacun apprend à être plutôt qu’à faire

Et si les acteurs des Ressources Humaines étaient trop exposés aux injonctions paradoxales ?

J’écoute de nombreux acteurs des Ressources Humaines s’exprimant sans langue de bois : ils sont tiraillés entre le fait de devoir appliquer les décisions de leur Direction Générale et le désir de satisfaire les attentes des salariés.

Ces acteurs RH sont confrontés à des injonctions paradoxales : injonctions paradoxales sur le temps, injonctions paradoxales par rapport à leurs valeurs.

L’urgence supplante le temps long.

Or, le métier de RH nécessite du temps pour faire évoluer les comportements.

Tiraillés entre  leurs valeurs et des mesures qu’ils doivent faire appliquer, ces professionnels se ressentent souvent dans une position inconfortable.

Bref, un jeu d’équilibriste où trouver la juste posture  pour tenir son rôle et faire face aux injonctions paradoxales, est une nécessité.

Et si les acteurs RH avaient des lieux d’expression à l’instar des coachs ?

Bonne année 2022 !

Dans cette période singulière, je vous souhaite la santé, la joie, l’amour, l’amitié, la sérénité….

Que chacun de nous écoute vraiment et se révèle au contact de l’autre en confiance et en conscience au service d’un intérêt collectif afin que nous puissions nous réinventer pour inventer.

Je vous souhaite en 2022 de trouver l’énergie pour saisir les opportunités des nouvelles interactions dans un esprit de renouveau.

Dans l’attente de nous rencontrer !

Pas de pilote à bord, le système tourne à vide !

Etrange sentiment de flottement en fin d’année 2021. Ça tourne à vide !

En effet l’énergie déployée pour résoudre des tâches simples de la vie quotidienne est grande (banque, mutuelle, prévoyance…) Les exemples se multiplient, les erreurs s’accumulent : rien n’est juste.

Cela traduit sûrement un épuisement des salariés mais peut-être aussi une limite du système tel qu’il est conçu.

Les dirigeants devraient prendre en compte les deux facteurs, les salariés épuisés d’une part, d’autre part le client qui s’épuise face aux dysfonctionnements